IHEP

« … L’Institut des Hautes Études en Psychanalyse s’inscrit dans la suite du souci formulé par Freud dans La question de l’analyse laïque de voir la psychanalyse, en tant que discipline, se doter des moyens de formation intellectuelle les plus appropriés en incluant l’étude des différentes sciences de la nature, des arts, des humanités et des systèmes de pensée qui concourent à la connaissance de la psyché. Il a pour ambition de donner son plein statut à la psychanalyse en la dégageant des aléas de tous ordres qui l’assimilent à d’autres pratiques ou rendent ses enseignements dépendants de la portion congrue qui leur est consentie en divers lieux académiques… »


Les séminaires et colloques se tiennent sous l’égide de l’Institut des Hautes Études en Psychanalyse. Les séminaires de recherche qui se tiennent en leur lieu habituel seront inscrits dans le programme de l’Institut. Toutes les informations sont communiquées sur le présent site.
Maryan Benmansour


Petite bibliothèque de l’Institut


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Karl Kraus - Phare et brûlot de la modernité viennoise

Jacques Le Rider

Voici la première étude d’ensemble, en langue française, de la vie et de l’œuvre d’une des étoiles les plus brillantes de la Vienne du tournant du siècle à l’entre-deux-guerres. Né en 1874, la même année que Hugo von Hofmannsthal et Arnold Schönberg, Karl Kraus (1874-1936) est l’une des plus grandes figures de cette modernité qui, de la fin de siècle aux années 1920, a fait passer la capitale viennoise au premier plan de l’histoire intellectuelle et artistique européenne. Orateur magnétique, maniant comme personne cet humour (juif) qui fut comme la marque d’un Empire à ses derniers feux, Kraus fascina autant les écrivains (Musil, Canetti, Broch), les musiciens (Schönberg, Berg), l’architecte Loos, l’explorateur de l’âme Freud, les philosophes, de Wittgenstein à Adorno, que Walter Benjamin, son interprète le plus profond et le plus lucide. Dramaturge, poète, essayiste, il fut avant tout un satiriste redouté, dénonçant dans sa fameuse revue, Die Fackel, les compromissions et les faux-semblants des milieux littéraire et politique, la corruption sous toutes ses formes (en particulier celle de la langue, qui lui semblait la plus destructrice) et la presse en général. Maître de l’essai satirique et polémique, de l’aphorisme, cultivant la provocation au nom d’une certaine idée de la culture et de la vérité, cet enragé magnifique est l’auteur d’authentiques chefs-d’œuvre (des Derniers jours de l’humanité à la Troisième nuit de Walpurgis). Richement documentée et portée de bout en bout par l’élan de créativité qui enflamma l’époque, cette passionnante biographie fera date. Jacques Le Rider est directeur d’études à l’École pratique des hautes études. Il est notamment l’auteur de Modernité viennoise et crise de l’identité, La Mitteleuropa, Les juifs viennois à la Belle Époque, et d’ouvrages de référence consacrés à Otto Weininger, Hugo von Hofmannsthal, Sigmund Freud et Arthur Schnitzler.


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Geschlecht III
Sexe, race, nation, humanité

Geschlecht : ce mot allemand, qui a donné son titre générique à une série de quatre études consacrées par Jacques Derrida à la philosophie de Martin Heidegger, est proprement intraduisible en français. C’est que le mot a partie liée tout à la fois avec « sexe », « race », « nation », « humanité ». Or, telles sont bien les catégories que Derrida entend explorer dans l’œuvre de Heidegger.

Dans ce troisième volume de la série, c’est avant tout la dimension politico-sexuelle et la notion de patrie qui sont au cœur de l’enquête. Occasion, pour Derrida, de penser une sexualité plus radicale que la binaire, occasion aussi pour lui de dénoncer un nationalisme de nature troublante chez Heidegger – une approche pour le moins ambiguë par rapport à celle du nazisme dont elle prétend pourtant s’écarter.

Cette édition donne à lire une étude qui paraissait perdue à jamais. L’équipe de chercheurs qui en a établi le texte fait donc œuvre intellectuelle et éditoriale majeure.

Ce volume III prend désormais place dans la série des Geschlecht : I. Différence sexuelle, différence ontologique (in Psyché, Inventions de l’autre, Galilée, 1987) ; II. La Main de Heidegger (ibid.) ; IV. L’Oreille de Heidegger : philopolémologie (in Politiques de l’amitié, Galilée, 1994).

Édition établie par Geoffrey Bennington, Katie Chenoweth et Rodrigo Therezo.

Préface par Rodrigo Therezo.


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Derrida lecteur de Heidegger (après les Cahiers noirs)

« […] Derrida avait lu Heidegger ainsi qu’un nombre assez important des philosophes français à partir des années 30 pendant lesquelles la philosophie allemande s’était presque autodissoute quand elle ne s’était pas exilée. Mais il avait lu, ce qui s’appelle lire ! c’est-à-dire scruter, interroger, évaluer, transformer, etc. D’autres lecteurs avaient produit, avant lui et en même temps que lui, des commentaires de haute tenue et de grande finesse. […] D’autres, Levinas le premier (et Foucault le deuxième), ayant reconnu très tôt l’importance de Heidegger, avaient entrepris de s’en détourner résolument (sans rien renier de leur reconnaissance initiale).

Derrida, lui, embarrassait puisqu’il ne se laissait pas classer d’un côté ou de l’autre. Que faisait-il donc ? Il lisait, vous dit­-on : il discernait, détachait, écartait et refaçonnait. Qui prête attention à la déclaration qu’il fait dans son ouvrage séminal – La Voix et le phénomène (1967) – sur le rôle décisif qu’a joué pour ce livre sa lecture de Heidegger doit se demander ce que sous-entend cette affirmation, qui reste sans autre explication. Il y a tout un travail de thèse à faire sur ce seul point.

Sans faire ce travail, on peut en donner l’amorce : ce livre est celui où s’invente la différance. Or, de celle-ci on sait qu’il est difficile d’exposer la pensée, mais on sait aussi qu’il est au moins assez évident qu’elle se distingue, se défait et se délie de la différence ontico-ontologique. Derrida lecteur de Heidegger s’est d’emblée distancié, détaché de Heidegger le long de son mouvement même.

On peut dire qu’à partir de là était engagée une déhiscence jamais achevée, plutôt même toujours accentuée, avec la disposition de fond de Heidegger […] »

Le 5 février 1988, une conférence réunissait à Heidelberg Hans-Georg Gadamer, Jacques Derrida et Philippe-Lacoue-Labarthe. Il s’agissait de discuter de l’implication de Martin Heidegger dans le nazisme : le livre de Víctor Farías venait d’être publié et la presse avait fait grand bruit des informations véhiculées par cet ouvrage.

Quand vint le tour de Jacques Derrida de parler, il eut une précaution oratoire qui sera aussi la nôtre :
« […] je voudrais adresser une demande qui est, au fond, celle que, implicitement, j’ai toujours adressée en France à ceux qui parlaient de ces problèmes graves, ou nous demandaient d’en parler. Je suppose donc qu’ici personne n’est favorable, d’une manière ou d’une autre, ou ne veut être favorable, à ce que nous appelons tout le temps très vite le nazisme, le totalitarisme, le fascisme ; et que nous pouvons établir comme protocole d’une discussion que personne n’est, en conscience, suspect de vouloir défendre ces thèses ici. Que personne, non plus, ne prétend absoudre, disculper, innocenter Heidegger de toute espèce de faute de ce côté-là. »


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La vérité à l’épreuve du pardon

Prenant pour point de départ le séminaire inédit « Le parjure et le pardon » de Jacques Derrida, cet essai propose une lecture des trois séances qu’il a données à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris, en 1998- 1999. Après avoir rappelé les principales apories du pardon élaborées par le philosophe, Ginette Michaud souligne les implications performatives de ce geste d’« offrande oblique » du point de vue du témoignage poétique auquel le pardon doit se mesurer, ainsi que l’importance des enjeux de traduction à l’endroit de l’idiome du pardon. Elle analyse en profondeur la question de la différence sexuelle et du genre dont Derrida a traité en s’attachant non seulement à la question spécifique du viol, mais également à celle du témoignage et, au-delà, à la violence extrême, la « pire violence ».
Ce séminaire ouvre aussi de nouvelles perspectives sur le texte testamentaire de Jacques Derrida du 16 août 2004, où il accorde une place déterminante à la parole des femmes – de Sarah Kofman et Antjie Krog en passant par celles qui ont témoigné devant la Commission Vérité et Réconciliation jusqu’à la figure de la Justice aux yeux bandés de la cathédrale de Strasbourg – pour penser autrement la question du pardon.


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Sarah Kofman et Jacques Derrida

Cet ouvrage se présente sous le signe de voix croisées : celles de Sarah Kofman et de Jacques Derrida au premier chef, et celles des deux lectrices qui se sont mises à l’écoute des accents singuliers de cette amitié philosophique à partir des œuvres respectives des deux philosophes et des lettres que Sarah Kofman a adressées à Jacques Derrida de 1968 à 1992. Cette correspondance offre un aperçu inédit de différences saisies sur le vif chez les deux philosophes, très proches et cependant dissemblables dans leur approche des textes. Ces lettres permettent aussi de comprendre ce qui importait tant à Sarah Kofman dans l’amitié que lui témoignait Jacques Derrida, à travers et au-delà des situations conflictuelles qui les opposèrent en quelques occasions. Enfin, ces lettres reconstituent le fil d’une histoire vivante de la philosophie, lieu d’intenses débats intellectuels au cours de ces décennies.
En l’absence d’une biographie en français de Sarah Kofman, une note retrace, à partir de ses archives, les principales étapes d’un parcours semé d’embûches, en un émouvant portrait de la vie-œuvre de la philosophe.


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Viens - Me voici

S’appuyant sur la voix et ce qu’elle énonce,
Michel Lisse convoque une lecture plurivoque de Derrida
où Blanchot et Levinas,
loin de servir les formes d’une unité consacrée,
sont l’argument d’un déplacement.
Viens – n’est-ce pas qu’elle est déjà, éternellement, là.


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Du Suicide
L’emprisonnement de Lady Bulwer-Lytton

Deux opuscules précieux de Karl Marx
portés par la critique de la société bourgeoise
et la condition féminine.
Deux articles de presse originaux,
le premier passé inaperçu
et le second oublié par les traducteurs,
appelés à devenir des classiques de la méthodologie marxienne.
Présentation par Michael Löwy.


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Qu’appelle-t-on destruction ?

Entre justification et explication, entre dire et faire, la destruction. Est-ce une chose ou un événement ? Un geste, une œuvre ou une opération ? Un thème ou un titre ? Est-ce même bien un mot ? Qu’appelle-t-on, ce sera là ma question, destruction ?
Avec Heidegger, Derrida en appelle à la destruction. Oui, à la destruction. L’a-t-on entendu ? Comme Heidegger (et c’est aussi ce « comme » qu’il s’agira d’examiner ici), Derrida nomme et renomme la destruction. Il lui donne le temps et le nom, une renommée. Il la surnomme — déconstruction, par exemple, ou, plus tard, « mal d’archive ». Comme Heidegger, Derrida travaille, traduit et retraduit la destruction, faisant parfois comme si tous ses mots, tous les mots et les phrases qu’il propose et déploie sur et à propos de la destruction, entretenaient des rapports sans rapport, rapports déjà trop clairs, ou encore bien obscurs.
Qu’appelle-t-on destruction ? Après Heidegger, Derrida s’y est attardé, lui qui parlait, encore et encore, de destination et de destruction, lui qui nous a rappelé si souvent à la destruction qui arrive, partout où elle arrive. Posons que c’était l’un de ses combats, l’une de ses longues guerres (avec luimême, d’abord, et avec la destruction). Sera-ce finalement la nôtre ? Est-il aujourd’hui temps de penser — après Heidegger, avec Derrida —, temps de combattre aussi peut-être, au moins d’écouter, la destruction qui vient ? Est-il encore temps de témoigner de la destruction qui croît ?


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Lacan et le christianisme

Loin de toute adhésion confessionnelle, Jacques Lacan se réfère au christianisme comme à un fait de langage majeur. Saint Augustin, notamment, ne cesse de l’inspirer tout au long de son enseignement. Quelle place le christianisme occupe-t-il dans l’œuvre de Lacan ? Quelle lecture critique en propose-t-il ? Ce sont ces questions, souvent passées sous silence, qu’aborde ce livre. Jean-Daniel Causse met en lumière les ressorts de l’interprétation que Lacan propose de différents motifs du christianisme : la croyance et la foi, l’athéisme et la mort de Dieu, l’amour et la jouissance, la loi et la grâce, ou encore sa théorie de l’excès.
Lacan et le christianisme est un ouvrage novateur, essentiel pour saisir les relations complexes entre religion et psychanalyse dans le monde contemporain, et leurs manières distinctes de penser la question de la vérité.


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DE LA VIOLENCE EN POLITIQUE

Revue Ligne n°29

« … Deux hypothèses sont ici en présence : ou le droit de l’État est contestable, ou l’État s’affranchit lui-même d’un droit qui ne l’est pas. Contester l’État, dès lors, c’est ou rappeler celui-ci au droit dont il se réclame ou réclamer de lui qu’il consente au droit qui naîtra de sa contestation. Dans un cas comme dans l’autre, la violence qu’il engage engage à une violence qui le conteste. » M. Surya


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Jean-Daniel CAUSSE : Adieu à l’Ami.


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Chantal Talagrand
Mémoires d’oubli
Restif & Casanova

1789-1798

Éditions Furor, 2018

Du temps des Lumières et de la Révolution, il y aura eu, entre Paris et Venise, la langue française, celle du Dictionnaire de l’Académie de 1762, portée par l’œuvre de deux écrivains, Restif de la Bretonne et Casanova de Seingalt, que tout rapprochait : la passion immodérée des femmes, l’amour de la chose politique et la fureur scripturaire. Il semble fort peu probable qu’ils se soient jamais rencontrés ni même écrit, mais cet oubli de la Fortune se voit ici enfin réparé.

Pour le deux-cent vingtième anniversaire de la mort de Giacomo Casanova, ce roman à thèse aurait pu avoir pour titre Nihil aequalitate inaequalius, Rien de plus inégalitaire que l’égalité !

C’est à l’aune de ce paradoxe que se voient interrogées les premières conceptions de la fraternité et de la liberté qui naquirent de l’abolition des privilèges. Ce beau rêve se dissipera vite sous les puissances de la calomnie, de la ruse, de l’intrigue, de la corruption et de la soif de pouvoir. Saint-Just n’y fut point dupe, qui pouvait écrire : « Nous serions les premiers chez lesquels quelques ambitieux au milieu d’une révolution ne chercheraient point à régner. »

Et comme pouvait l’affirmer Talleyrand : « Rien de tel qu’une révolution pour conserver l’ordre ancien des choses. » Car la liberté ne saurait se confondre avec l’absence de lois et de règles, pas plus que l’égalité ne se toiserait à l’uniformité de l’habit ou à l’absence de déférence. Quant à la fraternité, elle ne se décrète ni ne s’impose. Elle devrait nous venir de la raison.

Et si, en ces temps de tourmente, les femmes se firent vivement remarquer en revendiquant leur droit à une parole publique, rôle qui ne leur était guère dévolu auparavant, elles le revendiquèrent aussi, plus souvent qu’on ne l’imagine (sous le signe d’une violence, apanage alors de la gent masculine), haut et fort jusqu’à la cruauté.

Mais ce qui aura marqué peut-être jusqu’à nos jours les débats qui sont nés des affrontements entre partisans d’un fanatisme (non uniquement religieux) et ceux soucieux de rationalité, ce furent les vibrants hommages que l’Incorruptible ne manqua pas de rendre à la raison, seule à même de gouverner un peuple par essence versatile.

Et dans un souffle qui lui était propre, il pouvait s’indigner : « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner », en proposant un changement radical dans les principes de la morale politique : « Nous voulons substituer dans notre pays la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode…

Dans ces échanges épistoliers entre nos deux écrivains qui prônaient, à l’encontre de Sade, « un libertinage qui [n’a] rien de cruel pour le sexe des Grâces », se glissent de nombreuses évocations de penseurs et d’auteurs qui firent du XVIIIe siècle un écrin des plus précieux pour la littérature, la philosophie, la poésie et l’opéra.

Et si le Nihil aequalite inaequalius n’a de cesse de hanter leur correspondance, le « Raisonne toujours en conséquence et laisse rire » signe, s’il en était besoin, la liberté d’esprit qui fut la leur et qui les mit souvent au ban d’une société en pleine révolution.

Chantal Talagrand, psychanalyste, fut rédactrice des cahiers Confrontation ainsi que de la revue Contretemps et directrice du secteur « psychanalyse » du Dictionnaire universel des créatrices, paru aux Éditions des femmes en 2013.

EAN13 : 9782940601035
352 pages
24€

Responsable : Damien Guggenheim

Url de référence :
http://www.editions-furor.ch/

Adresse : 11 rue Pétion ; 75001 Paris


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Les Éditeurs présentent les Actes du colloque de Genève

Maurice Blanchot La littérature encore une fois

Éditions Furor et par l’Association des amis de Maurice Blanchot

Le colloque Maurice Blanchot, « La littérature encore une fois », s’est tenu à la Comédie de Genève les 17, 18, 19 et 20 mai 2017. Il a été organisé par les Éditions Furor et par l’Association des amis de Maurice Blanchot. Aux textes des interventions réunis dans ce livre s’ajoutent, en aparté, un entretien avec Benoît Jacquot et des impromptus sur son film, réalisé en 1970, intitulé « Lecture du chapitre X de Thomas l’Obscur de Maurice Blanchot ».

Programme PDF du colloque


Artaud, dessins et portraits
Artaud, dessins et portraits

Derrida est-il aujourd’hui un philosophe qui peut nous aider à penser ce qui nous arrive ? Résolument oui. La pensée de Derrida est toujours d’une brûlante actualité à condition de savoir la lire. Cet essai l’explicite en interrogeant à travers « l’excès de vie », cet étrange concept de « spectre » qui fait de la philosophie derridienne une philosophie inouïe, pour ne pas dire une philosophie de l’inouï. Comment penser le spectre ? Voici un concept peu philosophique qui travaille de manière absolument inédite toute la philosophie derridienne. La philosophie de Derrida est un « corps spectral » dont cet essai reconstitue les articulations. En montrant que la déconstruction peut être pensée comme le résultat de la jonction improbable de l’intentionnalité husserlienne (ou du Présent-Vivant) et de la compulsion de répétition freudienne, il laisse ressurgir un sur-vivant qui bien loin de porter la mort, excède la vie présente pour se projeter vers l’à venir. De manière tout à fait inattendue, une telle approche permet tout d’abord de comprendre comment la philosophie derridienne s’inscrit dans la tradition philosophique tout en la déconstruisant, pour l’ouvrir sur son dehors. Elle permet enfin, et surtout, de saisir la grande cohérence de la pensée de Derrida, qui a profondément renouvelé notre réflexion sur des sujets pour le coup très classiques en philosophie, comme la technique, la virtualité, la politique et l’éthique.

Élise Lamy-Rested est directrice de programmes au Collège International de Philosophie (CIPH). Elle est docteure en philosophie de l’Université Paris 4 Sorbonne et auteure du livre Parole vraie, parole vide paru aux éditions Classiques Garnier en 2014.

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Jacques Derrida et Jacques Lacan se seront peu fréquentés, auront peu échangé, si l’on s’en tient du moins à la stricte biographie. Une relation pourtant les lie qui intéresse dans leurs œuvres respectives le statut singulier et fondateur de la trace et de la lettre. La psychanalyse n’a pas cessé de hanter la pensée de Derrida, la figure de Lacan y étant fréquemment convoquée. Lacan quant à lui a croisé le fer tout au long de son enseignement avec l’histoire de la philosophie, se gardant de prononcer le nom de Derrida qu’incontestablement il avait lu : entre psychanalyse et déconstruction des intuitions communes, des pratiques affines, des liens intimes et complexes méritent d’être examinés au prisme de la question de l’écriture et à la lumière de la pensée freudienne, dont la lecture inspire et informe l’œuvre de Lacan comme celle de Derrida, les partage et les oppose irréductiblement.


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Nous philosophons, psychanalysons et écrivons dans un monde. Il arrive qu’on l’oublie. On peut nommer politique l’inquiétude devant ce qui arrive dans le monde et au monde. À ce qui arrive au monde au nom du Califat, seul le politique peut faire réponse. Dans cette optique il s’agira de dégager le minimal du politique, en vue de sa relance. Apparaît alors une quasi synonymie entre psychanalyse et politique : l’une et l’autre ont en commun de faire avec l’impossible. Ni psychanalyse appliquée, ni psychanalyse du politique, mais penser avec la psychanalyse, s’en servir, faire travailler ses notions, parler ses langues, l’altérer aussi, la déplacer.
Arendt nous apprend que dès qu’il est question de langage, le politique est engagé. Mais dès qu’il est question de langage, c’est le vif de la psychanalyse qui est également mis en jeu. Nouage inextricable de la psychanalyse et du politique, donc. Si la psychanalyse ne sort pas de ses institutions, de ses dispositifs, et, partant, ne se mêle pas au politique, alors nous tenons qu’il n’y a pas de psychanalyse qui vaille une minute de peine. À la vérité, une psychanalyse qui n’est pas sollicitée par le monde et ne le sollicite pas en même temps ne peut encore s’appeler psychanalyse.


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En présence de Bertrand Ogilvie, d’Adrien Chevrier
et des photographes Florian Fouché et Claire Tenu


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IPRS

Cibo e corpo negati

programme

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http://www.iprs.it/www.journal-psyc...


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Hélène Cixous

Correspondance avec le mur


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Jean-Luc Nancy

Sexistance

http://www.editions-galilee.fr/f/in...



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Stéphane Habib

LA LANGUE DE L’AMOUR
Éd. Hermann


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L’actualité ravive le débat de 2003 entre Jean Baudrillard et Jacques Derrida invités par René Major à la veille de l’intervention américaine en Irak pour débattre des questions de fond concernant le terrorisme et les « nouvelles guerres » à venir. — On trouvera aussi dans Pourquoi la guerre aujourd’hui ? les prolongements de ce débat dans les événements qui ont suivi jusqu’en novembre 2014.

« Pourquoi la guerre aujourd’hui ? »
avec
Jean Baudrillard et Jacques Derrida
présentation par René Major

Nouvelles Éditions Lignes


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Juin 2015
Sortie du livre de Jacques Le Rider
« La Censure à l’œuvre »

Hermann Éditeurs
(cliquer sur l’image)


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Mai 2015
Sortie du DVD de la journée
« Un dimanche au Théâtre de l’ENS »

(cliquer sur l’image)
Pierre-Noël Giraud, René Major,
Philippe Petit, Daniel Mesguich (…)



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Inscription obligatoire au lien ci-dessous (...)