Francis Capron

Psychanalyse et Déconstruction II
Document du lundi 17 octobre 2016
Article mis à jour le 4 janvier 2017
par  Manuel Pérez Rodrigo

Psychanalyse et Déconstruction II

La Société Psychanalytique de Tours

http://www.lasocietepsychanalytique...

Ce séminaire est ouvert au public et se tiendra de 20h30 à 22h00 au 2 rue Paul-Louis Courier, 37000 Tours (participation de 5 € par séance) aux dates suivantes :

Vendredi 14 octobre 2016
Vendredi 25 novembre 2016
Vendredi 6 janvier 2017
Vendredi 17 février 2017
Vendredi 24 mars 2017
Vendredi 12 mai 2017
Vendredi 16 juin 2017

et de 20h30 à 22h00 à Espace Analytique, 12 rue de Bourgogne, 75007 Paris aux dates suivantes :

Lundi 17 octobre 2016
Lundi 28 novembre 2016
Lundi 9 janvier 2017
Lundi 20 février 2017
Lundi 27 mars 2017
Lundi 15 mai 2017
Lundi 19 juin 2017

Renseignements et inscriptions : 02 47 66 90 73

contact.infos lasocietepsychanalytiquedetours.net

Jacques Derrida lecteur de Freud et de Lacan se présente comme « l’ami de la psychanalyse ».
Or l’ami, selon lui, doit garder la réserve ou le retrait nécessaires à la critique. C’est donc par amitié, ou mû par une politique de l’amitié , que le philosophe, héritier de la psychanalyse, reste vigilant en ce qui concerne les thèmes métaphysiques à l’œuvre dans les concepts fondateurs de la psychanalyse.

Lire le texte psychanalytique impliquera un double geste : marquer ou remarquer chez Freud une ressource non encore lue, tout en soumettant « le texte » Freud ( la théorie aussi bien que l’institution) à une lecture déconstructive. Il en sera de même pour « le texte » Lacan.

Il s’agira, dans cette déconstruction, de rendre à la psychanalyse sa puissance révolutionnaire, puissance qu’elle semble avoir perdue en étant peut être devenue, malgré elle, une thérapeutique parmi d’ autres.

Dans cette déconstruction, nous suspecterons l’autorité du langage en introduisant la question de la trace qui n’est pas encore langage et qui n’est pas plus humaine qu’animale. Ainsi le sens ne se trouverait pas, il se retrouverait réactivé ou remis à jour à partir des décombres de l’histoire par une quête archéologique. Cette quête, à elle seule, inaugure une nouvelle conception du temps comme un éclairage nouveau concernant la mémoire, portée par un sujet reconnu divisé, mémoire, qui ne pourra plus jamais se vivre dans l’immédiateté d’un sens présent, mais en différance ou en différé malgré l’apparente fulgurance de son intuition.

D’où les nombreuses questions relatives à la divisibilité de la lettre comme à sa destination. Toute adresse à l’autre et, conséquemment, toute correspondance , toute apostrophe, parce qu’elles ne dérivent pas d’une origine assignable, peuvent toujours ne pas arriver, manquer leurs destinataires. « Le texte de la Carte Postale en son ensemble inscrit, d’un voyage à l’autre, la « destinerrance » de l’inscription même. Libéré de toute mise en demeure, l’événement de l’abord de l’autre en général doit paradoxalement sa chance à la possibilité de manquer son but.
 »
Nous commenterons alors cette assertion de Derrida : « […] c’est parce qu’il n’y a pas d’élément indivisible ou d’origine simple que l’analyse est interminable. La divisibilité, la dissociabilité et donc l’impossibilité d’arrêter une analyse, comme la nécessité de penser la possibilité de cette indéfinité, telle serait peut-être, si on y tenait, la vérité sans vérité de la déconstruction. »

- Jacques Derrida, Politiques de l’amitié, Paris, Galilée 1994
- Jacques Derrida, La Carte Postale, De Socrate à Freud et au-delà, Paris Flammarion1980
- Jacques Derrida et Catherine Malabou, La Contre-Allée, Voyager avec, La Quinzaine Louis Vuitton, Paris 2009, p 26
- Jacques Derrida, Résistances — de la psychanalyse, Paris Galilée, 1996, p 48