Mario Cifali
La leçon d’Œdipe à Colone
« Quel est le grand mystère qu’aucune lèvre n’aura le droit de révéler » ? Quel est l’inconnu au-delà du seuil de la conscience, toujours plus grand que tout ce que l’on connaît, – et pourquoi l’homme moderne, si machinal, si numérique, s’en détourne-t-il aveuglément ?
Œdipe Roi à Colone sera l’objet de ce séminaire. Pour ce faire, nous reprendrons le commentaire de Jacques Lacan dans le Livre II du Séminaire de 1954-1955 : Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse : commentaire auquel nous joindrons la lecture du livre XX du Séminaire Encore que nous traiterons sous l’angle de l’Encore moins un.
Du sens de la tragédie ancienne et actuelle il sera question en analysant la double rencontre, telle qu’elle fut vécue par Freud lorsqu’il associa la version sophocléenne de l’énigme incarnée par Œdipe Roi à celle de l’arrière-scène, de l’insu du désir inconscient qui ne cesse d’œuvrer dans les développements de la cure.
C’est en suivant le tragique de la vie complexe d’Œdipe Roi – les réminiscences, les ombres de l’Odyssée oserai-je dire – que Freud saisit de mieux en mieux et jusqu’au terme de sa vie, pourquoi et comment la fouille analytique se résume dans la thématique, aux résonnances subtiles, multiples, de l’inceste et du parricide.
Ce cheminement, qui concerne plus d’un psychanalyste, a pour centre et noyau de l’affirmation œdipienne : « Au moment où je ne suis rien, je redeviens un homme ! Ou bien encore : « Je ne suis qu’un homme, et nul homme, tu le sais, ne dispose du lendemain ».
Partant de cette affirmation, nous traiterons l’histoire fantasmatique, mythologique, propre aux enjeux tragiques de la trilogie qui, dans l’esprit de Sophocle, commence par Antigone (« Je ne suis pas née pour m’associer à la haine »), est suivie par Œdipe Roi (« L’impur qui nous souille, c’est toi »), puis arrive à son terme dans l’apogée d’Œdipe à Colone (« Il est mort d’une mort heureuse »).
Pas à pas nous interrogerons les passages du dialogue intérieur où s’enlacent les lignes de force du drame sophocléen jusqu’au dénouement final lorsque « Œdipe à Colone s’éclipse de manière merveilleuse », la terre s’ouvrant devant lui, tandis que Thésée, le secoureur, l’hospitalier, est ébloui par la « vision de l’insoutenable » : l’énigme où la vie et la mort, la mort et la vie se fondent dans l’inaliénable unité des contraires.
Le Séminaire aura lieu les mercredis à 20 heures
au 40 rue de Genève - 1225 Chêne-Bourg/Genève
Tél. 0041 22 349 19 66
Mail : Cifali bluewin.ch
2017
Les mercredis 25 octobre / le 8 novembre, le 29 novembre / le 13 décembre
2018
Les mercredis 10 janvier, le 31 janvier / 28 février / le 14 mars, le 28 mars
Le 11 avril, le 25 avril : repas du Séminaire