Benmansour Maryan

L’effet Blanchot
Document du mercredi 20 septembre 2017

par  Manuel Pérez Rodrigo

Maryan Benmansour

L’effet Blanchot

« Une réponse »vraie" qui intervient trop tôt ou trop tard n’a plus pouvoir de répondre ; elle ferme seulement la question sans la rendre transparente ou elle devient le fantôme de la question indéfiniment survivante : autre apparence du recommencement éternel où ce qui apparaît (en se dissimulant), c’est qu’il n’y a ni commencement, ni terme, mouvement qui n’est pas dialectique, qui menace toute dialectique et qui, dans le langage même, parle aussi, parole qui n’est ni vraie ni fausse, ni sensée ni insensée, mais toujours l’un et l’autre, parole la plus profonde, mais qui parle comme la profondeur sans profondeur, - et c’est peut être le dangereux devoir du psychanalyste, de chercher à la supprimer, supprimant ce qui l’oppose en effet à toute conduite ou à toute expression prétendue normale, mais ainsi se supprimant soi-même, par là retrouvant la mort, sa vérité. »
Maurice Blanchot1

Avons-nous assez mesuré l’effet de l’œuvre de Maurice Blanchot sur le discours psychanalytique ? Avons-nous mesuré l’effet de « l’absence d’œuvre »2 de cette œuvre ?
Elle est utilisée en effet, citée, évoquée, invoquée mais en définitive assez peu discutée. Comme si la référence et le passage allaient de soi. Comme si l’on n’avait pas à rendre compte de son usage.
Il est vrai qu’un va-et-vient serré entre « la folie d’écrire »3, et « la psychanalyse » vient s’y tisser, lui donnant une étonnante autorité.

En reprenant sa phrase rapportée par Bataille - « Il me dit que l’expérience elle-même est l’autorité »4 -, il faudrait interroger cette autorité, la décrire, et se demander quelle est l’expérience qu’elle parvient à transmettre.
Pour cela il faut continuer à lire.

Je propose que nous nous interrogions cette année sur cette surprenante rencontre entre Blanchot et la psychanalyse et que nous tentions d’articuler notre lecture sur deux plans : comme analystes et/ou comme lecteurs de Blanchot.
C’est dire si ce séminaire est ouvert à l’intervention.

Dates, horaires, lieu :
Une séance par mois de 21h à 23 h, le mercredi, à l’E.N.S. Ulm, dans le cadre de l’Institut des Hautes Études Psychanalytiques. A partir du mois de novembre 2017.
En octobre 2017 un argumentaire plus détaillé, le nom des intervenants ainsi que les nécessaires précisions de dates et de salles seront disponibles à l’adresse suivante : IHEP.fr
1 Maurice Blanchot, « La parole analytique », in L’entretien infini, Paris, Gallimard, 1969, pp. 353-54. 2 L’entretien infini,Op. Cit., p .617 et sq.
3 Op.cit., p. 622
4 L’expérience intérieure, Paris, Gallimard, p. 67
 

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