Dates : 2012-10-17 Salles et Horaires des Séminaires à l’ENS au 45, rue d’Ulm, Paris.
Au sens où nous l’entendons, la poétique ne se réduit ni à l’inventaire ni à la maîtrise des figures de style, mais se conçoit comme l’arpentage et le tracer des espaces dans lesquels des figures se déploient comme figures, parce qu’un écart y est possible, perceptible, pensable… Ou pour le dire dans les termes de Celan, il s’agirait d’explorer ces lieux « où les figures et autres tropes, toutes, se réduisent à l’absurde » (le Méridien)…
À ce titre, il nous semble que L’attente l’oubli doit se lire non seulement comme un roman mais comme l’ouverture d’un écart, l’instauration d’une série d’espaces…
Blanchot écrit d’ailleurs lui-même dans « Prière d’insérer pour L’attente l’oubli » (1962) que ces deux mots constituent « l’affirmation d’un rapport nouveau » par lequel une cohérence s’impose à la dispersion…
L’attente l’oubli
Deux mots…
Comment penser leur rapport, comment penser ce qui peut les relier, les opposer, les confondre ?
Est-ce pensable ?
Comment la dispersion peut-elle être soumise à la cohérence ?
L’attente l’oubli
Sans doute s’agit-il d’une intrigue romanesque, d’une fable, mais aussi d’un programme d’écriture…
Sans doute s’agit-il de l’installation des bords d’un espace littéraire, permettant la mise en tension de l’écriture dans son effacement, l’empêchant ainsi, inlassablement, d’accéder à la présence… « écrire, c’est peut-être non-écrire en récrivant — effacer (en écrivant par dessus) ce qui n’est pas encore écrit… » ?
De telles hypothèses ne pourront prendre corps que si nous parvenons à éclaircir les termes par lesquels la dispersion peut se penser. Nous en proposons deux, à la frontière de la poétique et de la psychanalyse, le silence et le rythme.
Répondre à ces questions, suivre les directions ainsi tracées, poursuivre notre réflexion sur l’imprésentable objet de la poétique se fera au-delà de l’œuvre, L’attente l’oubli, mais au cours de sa lecture, par sa lecture…