Françoise GOROG et Stéphane HABIB, « L’éthique avec la psychanalyse » III (avec le politique) — ENS rue d’Ulm, Salle Simone Weil — Les mercredi 10 décembre, 14 janvier, 11 février, 11 mars, 15 avril, 20 mai 2015, à 21 h

Document du jeudi 4 décembre 2014
Article mis à jour le 27 février 2015
par  Françoise Gorog , Stéphane Habib , art./M.P.R.

L’éthique avec la psychanalyse. III
(avec le politique)

Depuis que nous est apparu que le point de rencontre ou plutôt de tissage des rapports entre psychanalyse et philosophie portait le nom de Réel, de ce Réel qu’en passant par Jacques Lacan et Jacques Derrida nous nous sommes mis à écrire Réel-impossible, rien de ce que nous tentons d’aborder n’échappe à ce qui peut s’y supposer de mise en question radicale. Ainsi avons-nous pu en faire l’épreuve, avant même d’ouvrir ce nouveau questionnement, à partir de la question de la vérité, cheminant de Freud à Lacan en passant par Heidegger.
C’est en en venant à ce qui se jouait avec la notion de vérité dans le corpus de Jacques Lacan que Françoise Gorog a ouvert ce que nous pouvons d’ores et déjà appeler les questions de l’éthique.

Éthique est la question de ce qui se joue là où il y a de la rencontre, c’est-à-dire de l’altération. L’enseignement de Lacan apporte ceci : que la psychanalyse est une éthique.
Comment ne pas lire d’abord qu’il y va là d’une définition extrêmement singulière de la psychanalyse qui, en tant que telle, avance dans ce qui se donne à entendre avec le vocable « psychanalyse » et renouvelle dans un même mouvement le signifiant « éthique ».

Éthique est le mot très précisément décidé de Lacan en tant qu’il le distingue de « morale ». L’ouverture du séminaire L’éthique de la psychanalyse en témoigne parfaitement : « En parlant d’éthique de la psychanalyse, j’ai choisi un mot qui ne me paraît pas de hasard. Morale, aurais-je pu dire encore. Si je dis éthique, vous verrez pourquoi, ce n’est pas par plaisir d’utiliser un terme plus rare. »
Et pour faire entendre cela qui est inouï dans l’histoire de la psychanalyse, c’est à savoir l’éthique, Lacan passe par la philosophie, la théologie, la littérature dans tous ses états, et bien sûr, n’est-il pas naïf de le souligner : le corpus freudien.

Éthique est alors le mot qui tient en lui, dès lors qu’il travaille à partir de Psyché, toutes les questions remontant au plus loin et au plus profond de l’histoire de la pensée occidentale, il faudrait dire de la métaphysique et partant, au croisement dont c’est peu de dire qu’il est abyssal, au vif, de la rencontre d’Athènes et de Jérusalem. Or il nous apparaît que les questions ainsi ouvertes par Lacan sont infinies, à reprendre — encore.

Ajoutons que cette année et comme nous l’avons amorcé dès l’année dernière — comment pourrait-il en être autrement ? — c’est sur l’articulation nécessaire de la psychanalyse, de la chose politique et de l’éthique que notre questionnement se poursuivra.

Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1986, p.10.

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